L'essor du vélo en Europe : défis et opportunités pour les fabricants


L'essor du vélo en Europe : défis et opportunités pour les fabricants

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L'essor du vélo en Europe : défis et opportunités pour les fabricants

Les fabricants européens de vélos, qu'ils soit électrique ou pas, doivent naviguer dans des eaux agitées, confrontés à la concurrence asiatique, aux problèmes d'approvisionnement et à la hausse des coûts de production. Cet article plonge dans les défis et les opportunités auxquels sont confrontés les entreprises européennes et explore les stratégies qu'elles déploient pour rester à la barre sur ce marché qui reste toute de même en pleine expansion.

Si en France la filière vélo doit faire face à un marché de plus en plus incertain, l'industrie du vélo en Europe affronte de son côté une période difficile. Selon les dernières données d'Eurostat, la production de vélos a chuté de 24% en 2023 par rapport à 2022. Cette baisse est due à plusieurs facteurs, notamment la pénurie de composants, la hausse des coûts de production et la baisse de la demande.

Et la baisse de la production de vélos a été particulièrement forte en Roumanie, en Italie et au Portugal. Ces pays ont enregistré une chute de plus de 30% de la production en 2023 par rapport à 2022. Cela est dû à la forte dépendance de ces pays aux importations de composants et à la faible demande intérieure. 

Autre cause majeure, les coûts de production des vélos qui ont flambé ces dernières années. Une hausse imputable au prix des matières premières, à l'augmentation des coûts de transport et à la pénurie de main-d'œuvre. Les fabricants de vélos ont été contraints d'augmenter les prix de leurs produits, ce qui a entraîné cette fameuse baisse de la demande.

Sans oublier la concurrence omni présente des pays asiatiques. Ils produisent des vélos à des coûts souvent bien inférieurs. Un véritable défi pour les chefs d'entreprises européens qui, et cela ne date pas d'aujourd'hui, cherchent des parades face à ce problème récurrent pour contrer efficacement et durablement cette concurrence.

Mais cette concurrence n'est pas la seule cause de cette récession. L'Europe du vélo l'a bien saisi en mettant en place une stratégie pertinante. Les fabricants innovent de plusieurs manières pour contrer la prolifération des produits asiatiques. Au fil des mois, pour suivre l'actualité, nous avons pu répertorier les secteurs où la contre-offensive s'est intensifiée pour endiguer cette baisse inexorable.
 

L'innovation technologique est essentielle pour la croissance de l'industrie du vélo. Nous devons investir dans la recherche et le développement de nouveaux vélos innovants, tels que les vélos électriques et les vélos pliants. Marcus Storck, PDG de Storck Bicycle GmbH


Au lieu de rivaliser sur les prix, la plupart des fabricants européens se concentrent sur des segments de marché à forte valeur ajoutée. Ils produisent des vélos haut de gamme, utilisant des matériaux innovants, des technologies de pointe (vélos électriques performants, vélos connectés...), et un design sophistiqué. Cela leur permet de justifier des prix plus élevés et de cibler une clientèle, même si elle n'est pas majoritaire, prête à payer pour la qualité, la performance et l’exclusivité.

Pour beaucoup d’observateurs, l’innovation est également un axe majeur de la compétitivité. Les fabricants investissent dans la recherche et le développement de nouveaux matériaux légers et résistants comme le carbone ou les alliages spéciaux, de composants performants et de technologies intégrées (systèmes d'assistance électrique optimisés, connectivité, etc.). Cette approche permet de créer des vélos plus performants, plus durables et plus technologiques.

Certains fabricants misent quant à eux sur une production locale ou régionale, réduisant ainsi leur empreinte carbone et valorisant le « made in Europe ». Cela permet également de mieux contrôler la qualité et les conditions de production, et de répondre plus rapidement aux demandes du marché. Des circuits courts d'approvisionnement sont également privilégiés pour limiter la dépendance aux importations.

Pour se différencier, certains proposent des services de personnalisation et de vélos sur-mesure, répondant ainsi aux besoins spécifiques des clients. Cela permet de créer une relation client plus forte et de justifier des prix plus élevés. C’est le cas par exemple en France de Cyfac International.
 

Se construire une image forte et premium


Autre axe important : la stratégie marketing. Elle  est devenue essentielle. En effet, les fabricants européens mettent l'accent sur l'histoire de leur marque, le savoir-faire artisanal, le design et le respect de l'environnement. Ils construisent une image de marque forte et premium qui justifie un prix plus élevé que celui des vélos produits en masse en Asie.

Enfin, des collaborations avec des designers, des ingénieurs et des entreprises technologiques permettent d'accéder à des compétences et des technologies de pointe, renforçant ainsi la capacité d’innovation.

Bref, la volonté d’enrayer cette chute repose sur une combinaison de qualité, d'innovation, de savoir-faire, de marketing et de ciblage de niches de marché spécifiques, plutôt que sur une simple concurrence de prix avec les fabricants asiatiques. Avec cette prise de conscience, le secteur du vélo en Europe a un potentiel de croissance à long terme, grâce aussi à la transition vers des mobilités plus durables et à l'essor du vélo à assistance électrique


Henry Salamone / FRANCE SECRÈTE À VÉLO

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