Après deux années de crise, le secteur du vélo attend avec impatience un retour à la croissance. C'est du moins ce que pense la majorité des experts et observateurs qui juge que 2025 sera l’année de la reprise. Cependant, l'étude de Roland Berger, basée sur les données de 40 acteurs du secteur, principalement issus des pays germanophones, suggère que la reprise pourrait prendre plus de temps que prévu.
L'étude met en évidence plusieurs facteurs qui freinent la croissance du marché : Tout d'abord, la guerre des prix. La concurrence accrue entre les fabricants de vélos devrait se poursuivre au moins sur les 18 prochains mois, de quoi maintenir une pression sur les étiquettes. Si cette situation est avantageuse pour les consommateurs, elle peut toutefois affecter la rentabilité des entreprises.
Ensuite, les stocks toujours aussi volumineux. En effet, les fabricants de vélos ont accumulé des stocks importants pendant la crise. Ces stocks se doivent être écoulés avant que la production ne puisse reprendre à plein régime. Enfin, la concurrence exacerbée. L'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché, notamment de fabricants asiatiques, accroît la pression concurrentielle. Loin de faire le bonheur des fabricants français.
L'essor des vélos électriques dope le marché du cycle, mais des incertitudes persistent
Toutefois, le marché du vélo devrait connaître une croissance soutenue dans les années à venir et ce, tirée par la forte demande pour les vélos à assistance électriques (VAE). La croissance des ventes de vélos sera principalement attribuable aux VAE, qui ont connu une progression constante au cours des trois dernières années, à l'exception d'un léger ralentissement en 2023 en France et en Europe.
Pourtant, malgré cette tendance positive, un grand fabricant de VAE non cité dans l'étude prévoit une baisse de ses volumes de 15 % d'ici 2025. Mais cette prévision ne doit cependant pas être généralisée à l'ensemble du secteur car elle peut être spécifique à la stratégie de ce fabricant.
Dans son étude, le cabinet Roland Berger recommande aux constructeurs de vélos de mieux structurer leur catalogue en réduisant le nombre de lancements à l'année. Cette stratégie permettrait de rationaliser les coûts de production et de distribution, tout en améliorant la lisibilité de l'offre pour les consommateurs. Malgré la croissance anticipée du marché du vélo, plusieurs incertitudes persistent. La guerre des prix entre les fabricants, les stocks importants et la concurrence accrue des fabricants asiatiques pourraient bel et bien freiner la reprise.