Mavic, la marque française de roues et de composants pour vélos, traverse une période difficile. Malgré un marché du vélo dynamique à la sortie de la pandémie de Covid-19, l'entreprise a vu son chiffre d'affaires chuter de manière progressive, passant de 130 millions d'euros en 2015 à 42,6 millions en 2023. Cette baisse d'activité a entraîné un déficit de 13 millions d'euros en 2023 et une prévision de 10 millions d'euros de pertes pour 2024.
Un plan de restructuration nécessaire
Face à cette situation financière délicate, Mavic a mis en place un plan de restructuration. L'entreprise a décidé de fermer son usine de Saint-Trivier-sur-Moignans, dans l'Ain, et de supprimer entre 25 et 30 emplois. La production des produits de l'usine sera délocalisée chez un sous-traitant en Roumanie rendant ainsi l'avenir de Mavic très incertain. Pour faire face à cette délicate situation, l'entreprise doit trouver un moyen de se relancer et de retrouver sa rentabilité. Le nouveau directeur général, Alberto Morgando, a ainsi annoncé un ambitieux projet de moteur électrique pour vélo, qui pourrait être une des solutions pour l'entreprise.
Ce dernier s'intégrera parfaitement aux vélos de route et de gravel. Le moteur sera également doté d'une intelligence artificielle, qui permettra d'adapter l'assistance au pédalage en fonction du terrain et des conditions de roulage. Pour développer ce projet, Mavic s'est associé à un spécialiste des moteurs électriques pour vélos, la société française E-Totem, un des leaders dans le domaine.
Les difficultés de Mavic s'inscrivent dans un contexte difficile pour le secteur du vélo. La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs ont freiné les ventes de vélos. D'autres fabricants français, comme Cycleurope (Gitane et Peugeot) et Lapierre, connaissent également des difficultés financières.
Autre acteur majeur en difficulté : Giant.
De son côté, Giant, le leader mondial du vélo a revu à la baisse ses prévisions de ventes pour 2024. Le fabricant taïwanais anticipe désormais un chiffre d'affaires en retrait de 7,1 % pour les 10 premiers mois de l'année par rapport à 2023. Cette nouvelle estimation témoigne d'une crise du vélo qui est loin d'être terminée. En effet, le début de 2024 s'était révélé particulièrement difficile pour Giant. Cependant, le marché chinois, très dynamique, avait conduit l'entreprise à espérer une année moins difficile que prévu.
Les bons chiffres du troisième trimestre, avec notamment une progression de près de 17 % en juillet, laissaient augurer une reprise des ventes plus rapide que celle de ses concurrents. Malheureusement, l'embellie n'a été que de courte durée. Le rapport financier publié récemment révèle une baisse de chiffre d'affaires de 7,1 % (janvier-octobre 2024 vs janvier-octobre 2023). Pire encore, compte tenu de l'accroissement des charges de l'entreprise, le bénéfice net après impôts s'est effondré de 30 %.
Des ventes de vélos électriques qui ne redémarrent pas
Giant souligne que, si les niveaux de (sur)stock sont en baisse, notamment en Europe et en Amérique du Nord, « les commandes passées par les détaillants et les clients OEM restent très prudentes, ce qui affecte la reprise des ventes ». L'entreprise espère désormais une timide reprise courant 2025 et a intégré que la sortie du marasme, qui frappe le marché du vélo électrique ou musculaire depuis plusieurs mois, sera plus longue que prévu.
En attendant, Giant a entrepris de diversifier ses activités et vient de faire l'acquisition de Stages Cycling, une société spécialisée dans les équipements de cyclisme en salle de sport. Un pari, puisque l'entreprise américaine était déjà au bord du gouffre.