Le directeur général Rodolphe Gintz a conclu le 4 octobre dernier les travaux de lancement de la filière économique du vélo : 100 000 emplois et plus de 2 millions de vélos produits en France d'ici à l'horizon 2030. La structuration de la filière devrait permettre d'accompagner au mieux l'essor de la pratique du vélo, dans le prolongement du plan interministériel vélo et marche" 2023-2027. Avec ce « Plan vélo et marche 2023-2027», l’État investit 2 milliards d’euros. « Nous travaillerons avec les collectivités locales et souhaitons qu’à leurs côtés, nous parvenions à investir 6 milliards d’euros sur la période », avait précisé le 5 mai 2023 l'ancienne première ministre Élisabeth Borne.

Pour Rodolphe Gintz, "Il faut faire du vélo et des vélos En rassemblant tous les acteurs de la filière, nous créons ici les conditions du développement de services pour les cyclistes, du tourisme bas carbone, du transport de marchandises [...] Développer le vélo, c'est bon pour la planète, pour bon la santé et désormais bon pour l’économie !"

Pour mémoire, dans l‘ambition française de donner accès à chaque Français à une solution de mobilité écologique, le vélo mais aussi la marche ont toute leur place. Et l’engouement est visible. En effet, la fréquentation des itinéraires à vélos par rapport à 2017 a crû de 52 %. Une croissante prometteuse pour les secteurs du tourisme mais aussi pour la filière cycle. Cette dernière, avec les aides comme les primes à l’achat de vélo, l’État propose deux types d’aides à l'achat ou la location, cumulables entre elles. D'une part, le bonus écologique et d'autre part, la prime à la conversion.
 

Les aides gouvernementales mises en place dans le cadre du plan vélo ont permis de soutenir le développement de la filière vélo en France.

Ces aides nationales, cumulables avec les aides locales, ont été élargies en 2022 et sont proposées jusqu'en 2027. Elle concernent également les vélos d'occasion vendus par des professionnels. Il faut savoir que le bonus vélo se monte de 150 à 2 000€ maximum selon les types de vélo et les ressources du ménage. Quant à la prime à la conversion, elle se monte de 1 500 à 3 000 € maximum pour l’achat d'un vélo à assistance électrique neuf ou d'occasion, en échange de la mise au rebut d'un vieux véhicule motorisé. 

En zone à faibles émissions, l’État accorde une surprime de 1000 €. En cas de versement d'une aide par une collectivité territoriale, cette surprime est augmentée du montant équivalent à l'aide locale, dans la limite de 2 000 €, soit jusqu'à 3 000 € de surprime de l’État. Bref, un sérieux coup de pouce pour l'ensemble de la planète Vélo. Et ce n'est pas tout. Cette mesure permet également aux entreprises de bénéficier d’une réduction d’impôt sur les sociétés égale aux frais générés par la mise à disposition gratuite de leurs salariés d’une flotte de vélos pour leurs déplacements entre leur domicile et leur lieu de travail (dans la limite de 25 % du coût de la flotte de vélos). La flotte de vélo peut avoir été achetée ou louée par l'entreprise.

Ces coup de boosters impulsés par le gouvernement profitent bien évidemment aux professionnels du secteur. On se souvient que le plan vélo de Michel Barnier prévoyait plusieurs aides gouvernementales en faveur des entreprises de la filière cycles. Ces aides visaient à soutenir notamment l'innovation, la production et la commercialisation de vélos en France. Elles ont permis de soutenir le développement de la filière vélo en France, en contribuant à l'augmentation de la production de vélos, à l'innovation dans le secteur et à la commercialisation de vélos à assistance électriques. 

Les aides gouvernementales mises en place ont eu indéniablement un impact positif sur la filière vélo en France. Et si l'on en croit statistiques cela représente :

• Une augmentation de la production de vélos : la production de vélos en France a augmenté de 20% entre 2018 et 2021.
• Une augmentation du nombre d'emplois dans la filière vélo : le nombre d'emplois dans la filière vélo a augmenté de 10% entre 2018 et 2021.
• Une augmentation de la part de marché des vélos électriques : la part de marché des vélos électriques en France est passée de 5% en 2018 à 15% en 2021.
• Une augmentation du nombre de déplacements à vélo : le nombre de déplacements à vélo en France a augmenté de 15% entre 2018 et 2021.

Toujours selon le plan vélo et marche, il prévoit aussi d’aider les collectivités à financer des projets d’infrastructures cyclables sur leur territoire. Le fonds mobilités actives a pour objectif de soutenir, accélérer et amplifier les projets de création d’itinéraires cyclables au sein des collectivités. Depuis 2019, l’État a déjà participé au financement de plus de 1 130 projets d’aménagements cyclables répartis sur 725 territoires, pour un montant total de subventions de 465 millions d’euros. En 2023, le premier Comité interministériel vélo et marche a pérennisé ce dispositif à hauteur d’un montant de 1,25 milliards d’euros sur cinq ans. Fort d’un réseau actuellement de 57 000 km, l’objectif est d’atteindre 80 000 km en 2027 et 100 000 km en 2030.
 

Un éventuel gel des financements en faveur de la filière vélo tous secteurs confondus suscite de vives réactions de la part des associations.

Autre secteur qui risque de subir les effets négatifs de cette dépression : la cyclologistique. Le transport de marchandises à vélo, on le sait pour être à l'écoute de la Fédération professionnelle de la cyclologistique, est une solution propre, rapide et qui demande peu d'espace logistique urbain (Hub de stockage dédié à la logistique en ville), adaptée à une grande partie des besoins de livraison en ville. A ce titre, le programme ColisActiv' aide financièrement la cyclologistique à être durablement plus compétitive que la livraison thermique. 
 

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Pour dénoncer l'absurdité d'un gel potentiel des aides jusqu'à fin 2025, à l'occasion du European Mobility Expo, Françoise Rossignol, présidente du CVTCM et Chrystelle Beurrier, présidente de Vélo & Territoires, ont remis un courrier au ministre des Transports François Durovray pour l'alerter sur l'arrêt du Plan vélo et marche 2023-2027 et les dégats occasionnés sur la dynamique en cours. 

Les associations d'environnement sont également préoccupées par un éventuel gel des financements en faveur de la filière vélo. Elles estiment que le vélo est un moyen de transport écologique et qu'il est important de le promouvoir pour lutter contre le changement climatique. Les associations de santé soutiennent également le développement du vélo. Elles estiment que ce dernier est un moyen de transport sain et qu'il permet de lutter contre la sédentarité et l'obésité. Pour faire face a ce qui pourrait-être un véritable coup de frein à la mobilité douce, les associations appellent les citoyens à se mobiliser pour soutenir le développement du vélo. Elles organisent des manifestations, des pétitions et des actions de sensibilisation pour alerter l'opinion publique sur l'importance du vélo pour la santé, l'environnement et l'économie. Affaire à suivre.

Henry Salamone / FRANCE SECRÈTE À VÉLO

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