Sur les chemins bucoliques de l'Alsace, une symphonie de roues tourne au rythme des saisons. Première dame du cyclotourisme français, cette région enchanteresse déroule son tapis vert sur 2 500 kilomètres d'itinéraires soigneusement aménagés, invitant les amoureux de la petite reine à une valse enivrante à travers ses paysages pittoresques. Chaque année, tel un pèlerinage moderne, deux millions de cyclistes répondent à l'appel de ces routes sinueuses. 

Lorsque le soleil darde ses rayons bienveillants sur les coteaux viticoles et les forêts vosgiennes, c'est une véritable marée de guidons qui déferle sur les chemins alsaciens, leur nombre gonflant comme les raisins de raisin sous la caresse de l'été. L'Alsace, telle une toile impressionniste, offre une palette de 138 parcours, chacun validé avec soin par la Collectivité européenne d'Alsace. Ces itinéraires se déclinent en une myriade de boucles locales, tandis que 26 circuits régionaux, s'étirant sur 70 à 130 kilomètres, tissent un réseau enchanteur à travers plaines, montagnes et vignobles.

Pour les aventuriers de la pédale, 42 itinéraires et boucles des Véloroutes serpentent le long des canaux paisibles, s'enroulent autour des ceps séculaires, ou s'élancent vers les sommets vosgiens. Plus ambitieux encore, trois EuroVélo, ces artères cyclables transcontinentales, traversant l'Alsace, dépendant de cette terre de traditions au cœur battant de l'Europe. 

Pourtant, malgré ce tableau idyllique, l’œuvre n’est pas achevée. Comme un artiste perfectionniste, l'Alsace doit encore affiner ses traits, développer ses infrastructures et enrichir ses services pour que son chef-d'œuvre cyclable atteigne sa pleine maturité. Ainsi, cette terre de passion continue d'écrire, tour de roue après tour de roue, les plus belles pages de la cyclo-randonnée à  la française...
 

Le plan vélo 2021-2026 de l’Eurométropole de Strasbourg, qui prévoit un budget de cent millions d’euros pour cent opérations visant à améliorer le réseau cyclable, est parvenu à mi-chemin. Selon la collectivité, l’ensemble du programme sera réalisé d’ici 2026.

Mais pour être plus terre à terre et moins rêveur, les restrictions budgétaires prévus dans le budget gouvernemental 2025, ont un impact significatif sur les projets cyclables en Alsace, influençant ainsi leur développement et leur mise en œuvre de plusieurs manières. Tout d'abord, la réduction des financements. Le budget alloué aux projets cyclables a diminué au fil des années. A titre d’exemple, pour l'initiative « Alsace à vélo », le budget est passé de 165 000 € en 2013 à 94 000 € en 2016, hors moyens humains. Résultat, cette baisse de financement ont obligé les organisateurs à rechercher des sources alternatives, comme le sponsoring privé. 

Des restrictions budgétaires néfastes pour l'avenir du vélo

Face à ces contraintes budgétaires, les organisateurs doivent adapter leurs approches. L’utilisation accumulée des ressources internes, la recherche de nouveaux partenariats, notamment avec le secteur privé, la priorisation des projets les plus essentiels ou rentables sont des pistes exploitées depuis de nombreuses années pour continuer à développer la politique de la mobilité douce mise en place en Alsace. Alors oui, les restrictions budgétaires peuvent ralentir le développement de nouvelles infrastructures cyclables. Mais, plus grave encore, l’entretien des infrastructures existantes peut également être affecté, ce qui pourrait nuire à la qualité et à la sécurité des itinéraires cyclables à long terme.

Ce n'est que notre avis
«Il est vrai que les restrictions budgétaires peuvent déclencher la stimulation de l'innovation. Pour avoir interrogé des responsables de communautés de communes, ces restrictions permettent de pousser les acteurs à trouver des solutions créatives et économiques pour promouvoir et développer la pratique du vélo. Cela peut inclure des approches comme le financement participatif, les partenariats public-privé, ou l'utilisation accumulée du bénévolat».